CHAPITRE XXXI.
De l'oraison de quiétude qui est la pure contemplation. Avis sur ce sujet. Différence qui se trouve entre cette oraison et l'oraison d'union, laquelle la Sainte explique, puis revient à l'oraison de quiétude.
DE L’ORAISON DE QUIÉTUDE, QUI EST LA PURE CONTEMPLATION.
Je veux donc, mes filles, vous dire ce que c'est que cette oraison de quiétude, selon ce que j'en ai entendu parler, et que NotreSeigneur me l'a fait comprendre, afin peut-être que je vous en instruise. C'est, à mon avis, dans cette oraison qu'il commence à nous faire connaître que nos demandes lui sont agréables, et qu'il veut dès ici-bas nous faire entrer dans la possession de son royaume, afin que nous le louions, que nous le sanctifiions, et que nous travaillions de tout notre pouvoir à faire que les autres le louent et le sanctifient. Comme cette oraison est une chose surnaturelle, nous ne saurions pas nous-mêmes l'acquérir, quelque soin que nous y apportions ; car c'est mettre notre âme dans la paix et dans le calme, ou, pour mieux dire, c'est sentir que Notre-Seigneur l'y met dans sa divine présence, en établissant dans un plein repos toutes ses facultés et ses puissances, comme nous voyons dans l'Évangile qu'il en usa de la sorte à l'égard de Siméon le juste. Lorsque l'âme est dans cet état, elle comprend, par une manière fort différente de celle qui se fait par l'entremise de nos sens extérieurs, qu'elle est déjà proche de son Dieu, et que, pour peu qu'elle s'en approche davantage, elle deviendra, par le moyen de l'union, une même chose avec lui. Ce n'est pas qu'elle voie cela, ni avec les yeux du corps, ni avec les yeux de l'âme, non plus que saint Siméon ne voyait le divin Jésus que sous les apparences d'un simple enfant, et qu'à en juger par la manière dont il était couvert et enveloppé, et par le petit nombre de personnes qui le suivaient, il n'eût dû plutôt le prendre pour le fils de quelque pauvre homme que pour le fils du Père éternel. Mais, de même que cet adorable enfant lui fit connaître qui il était, l'âme connaît avec qui elle est, quoique non pas si clairement, puisqu'elle ne comprend point encore de quelle manière elle le comprend. Elle voit seulement qu'elle se trouve dans ce royaume, qu'elle y est proche de son roi, et qu'il a résolu de le lui donner ; mais son respect est si grand, qu'elle n'ose le lui demander. C'est comme un évanouissement intérieur et extérieur tout ensemble, durant lequel le corps voudrait demeurer sans se remuer, ainsi que le voyageur qui, étant presque arrivé où il veut aller, se repose, pour y arriver encore plus tôt par le redoublement que ses forces reçoivent de ce repos. Mais si le corps se trouve comblé de ce plaisir, celui dont jouit l'âme n'est pas moindre. Sa joie de se voir si proche de cette fontaine céleste est si grande, qu'avant même que d'en boire, elle se trouve rassasiée. Il lui semble qu'elle n'a plus rien à désirer ; toutes ses puissances sont si parfaites, qu'elle ne voudrait jamais sortir de cette heureuse tranquillité, et tout ce qui s'offre alors à elle ne peut que l'importuner, parce qu'il la détourne de l'amour qu'elle a pour Dieu ; car en cet état la seule volonté est captive, et là rien n'empêche ces deux autres puissances, l'entendement et la mémoire, de penser auprès de qui elles sont ; mais, quant à elle, si elle peut sentir quelque peine, c'est seulement de se voir capable de recouvrer sa liberté. L'entendement voudrait ne pouvoir jamais envisager que cet objet, ni la mémoire s'occuper que de lui seul. Ils connaissent que c'est l'unique chose nécessaire, et que toutes les autres ne servent qu'à les troubler. Ils voudraient que leur corps fut immobile, parce qu'il leur semble que son mouvement leur ferait perdre la tranquillité dont ils jouissent, et ainsi ils n'osent se remuer, à peine peuvent-ils parler ; et une heure se passe à dire le Pater une seule fois, Ils sont si proches de leur roi qu'ils comprennent qu'au moindre signe ils l'entendront et seront entendus de lui. Ils voient qu'ils sont auprès de lui, dans son palais, et connaissent qu'il commence à les mettre en possession de son royaume. Se trouvant en cet état ils répandent quelquefois des larmes, non de douleur, unis de joie. Il leur semble qu'ils ne sont plus dans le monde, et voudraient ne le voir jamais, ni en entendre parler, mais voir et entendre seulement Dieu. Rien ne les peine, ni ne leur paraît capable de les peiner ; et enfin, tandis que ce plaisir dure, ces âmes sont si plongées et si abîmées en Dieu, qu'elles ne peuvent comprendre qu'il y ait rien de plus à désirer, et diraient volontiers avec saint Pierre : Seigneur, faisons ici trois tabernacles. Dieu fait quelquefois dans cette oraison de quiétude une autre faveur fort difficile à comprendre, à moins que d'en avoir souvent fait l'expérience. Mais ceux qui auront passé par-là la comprendront bien, et n'auront pas peu de consolation de savoir quelle elle est. Pour moi je crois que Dieu joint même souvent une telle faveur à cette autre. Voici ce que c'est : lorsque cette quiétude est grande et qu'elle dure longtemps, il me semble que si la volonté n'était attachée et comme liée, elle ne pourrait conserver la paix dont elle jouit ainsi qu'elle la conserve lorsque l'on se trouve durant un jour ou deux en cet état sans comprendre de quelle sorte cela se fait. Ces personnes voient clairement qu'elles ne sont pas occupées tout entières à ce qu'elles font, mais que le principal leur manque, qui est la volonté, laquelle à mon avis est alors unie à Dieu, et laisse les autres puissances libres pour s'employer à ce qui regarde son service, auquel elles sont beaucoup plus propres qu'en un autre temps ; mais quant aux choses du monde, elles en sont si incapables qu'elles paraissent comme engourdies et quelquefois tout interdites. C'est une grande faveur que Dieu fait à ceux à qui il lui plaît de l'accorder, parce que la vie active et contemplative se trouvent jointes et que dans cet heureux temps Notre-Seigneur met tout en œuvre ; car la volonté s'occupe à son ouvrage, c'est-à-dire, à la contemplation, sans savoir de quelle sorte elle s'y occupe, et l'entendement et la mémoire travaillent à leur ouvrage, c'est-à-dire, à l'action, à l'imitation de Marthe qui dans une rencontre si favorable se trouve jointe à Madeleine. Je sais une personne que Notre-Seigneur mettait souvent dans cet état ; et parce qu'elle ne comprenait point comment cela se pouvait faire, elle le demanda à un grand contemplatif ; il lui répondit qu'elle ne devait point s'en étonner, et qu'il lui en arrivait autant ; ce qui me donne sujet de croire que, puisque l'âme est si pleinement satisfaite dans cette oraison de quiétude, il y a grande apparence que le plus souvent sa volonté se trouve unie à celui qui est seul capable de la combler de bonheur ; et parce qu'il y en a quelques-unes d’entre vous que Notre-Seigneur par sa bonté a favorisées de cette grâce, il me semble qu'il ne sera pas mal à propos que je leur donne quelques avis sur ce sujet. Le premier est lorsqu'elles jouissent de cette consolation sans savoir de quelle manière elle leur arrive ; mais connaissant seulement qu'elles n'y ont contribué ni pu contribuer en rien, elles tombent dans la tentation de croire qu'il est en leur pouvoir de se maintenir en cet état, ce qui fait qu'à peine osent-elles respirer. Mais c'est une rêverie ; car comme nous ne saurions ni faire venir le jour, ni empêcher la nuit de venir, nous ne saurions non plus ni nous procurer une si grande faveur qu'est cette oraison, ni empêcher qu'elle ne se passe C'est une chose entièrement surnaturelle ; nous n'y avons aucune part, et nous sommes si incapables de l'acquérir par nos propres forces, que le moyen d'en jouir plus longtemps est de reconnaître qu'étant trèsindignes de la mériter, nous ne saurions ni l'avancer ni la reculer, mais seulement la recevoir avec de grandes actions de grâces ; et ces actions de grâces ne consistent pas en la quantité de paroles, mais à imiter le publicain, en n'osant pas seulement lever les yeux vers le ciel La retraite peut alors être fort utile pour laisser la place entièrement libre à Notre-Seigneur, afin que sa souveraine majesté dispose en la manière qu'il lui plaira d'une créature qui est toute à lui ; et le plus qu'on doive faire alors est de proférer de temps en temps quelques paroles de tendresse qui excitent notre amour, ainsi qu'on souffle doucement pour rallumer une bougie qui est éteinte, et que ce même souffle éteindrait si elle était allumée. Je dis doucement, parce qu'il me semble que ce souffle doit être doux pour empêcher que la quantité de paroles que fournirait l'entendement n'occupe la volonté. Voici un second avis, mes filles, que je vous prie de bien remarquer, c'est que durant cette oraison de quiétude vous vous trouverez souvent en état de ne pouvoir vous servir ni de l'entendement ni de la mémoire. Et il arrive qu'au même temps que la volonté est dans une très-grande tranquillité, l’entendement au contraire est dans un tel trouble, et si fort effarouché, que, ne sachant où il est et se croyant être dans une maison étrangère, il va comme d'un lieu en un autre pour y trouver quelqu'un qui le contente, parce qu'il ne peut durer où il est. Mais peut-être qu'il n'y a que moi qui ai l'esprit fait de la sorte : c'est donc à moi que je parle, et cela me tourmente si fort que je voudrais quelquefois donner ma vie pour remédier à cette inconstance et variété de pensées. En d'autres temps il me semble que mon entendement s'arrête, et que, comme étant dans sa maison et s'y trouvant bien, il accompagne la volonté. Que si la mémoire s'y joint encore, et qu'ainsi toutes ces trois puissances agissent avec concert, c'est un bonheur inconcevable, et comme un triomphe qui remplit l'âme de contentement et de gloire, de même que dans le mariage, quand le mari et la femme sont si parfaitement unis, que l'un ne veut que ce que l'autre désire, au lieu que l'un des deux ne saurait être de mauvaise humeur sans que l'autre se trouve dans une souffrance perpétuelle. Lors donc que la volonté se trouve dans cette tranquillité et dans cette quiétude, elle ne doit non plus faire de cas de l'entendement, de la pensée ou de l'imagination, car je ne sais lequel de ces trois noms est le plus propre, qu'elle ferait d'un fou et d'un insensé, parce qu'elle ne pourrait s'amuser à le vouloir tirer par force après elle sans se détourner et l'inquiéter ; d'où il arriverait que nonseulement elle ne tirerait pas par ce moyen un plus grand profit de son oraison, mais que tous ses efforts ne serviraient qu'à lui faire perdre ce que Dieu lui aurait donné, sans qu'elle y eût rien contribué. Voici une comparaison que Notre-Seigneur me mit un jour dans l'esprit durant l'oraison, qui, à mon avis, explique cela fort clairement ; c'est pourquoi je vous prie de la bien considérer : l'âme en cet état ressemble à un enfant qui tète encore, à qui sa mère, pour le caresser lorsqu'il est entre ses bras, fait distiller le lait dans sa bouche sans qu'il remue seulement les lèvres. Car il arrive de même, dans cette oraison, que la volonté aime sans que l'entendement y contribue en rien par son travail, parce que Notre-Seigneur veut que, sans y avoir pensé, elle connaisse qu'elle est avec lui, qu'elle se contente de sucer le lait dont il lui remplit la bouche, qu'elle goûte cette douceur sans se mettre en peine de savoir que c'est à lui à qui elle en est obligée ; qu'elle se réjouisse d'en jouir sans vouloir connaître ni en quelle manière elle en jouit, ni quelle est cette chose dont elle jouit, et qu'elle entre ainsi dans un heureux oubli de soimême, par la confiance que celui auprès duquel elle est si heureuse de se trouver pourvoira à tous ses besoins. Au lieu que si elle s'arrêtait à contester avec l'entendement pour le rendre malgré lui participant de son bonheur, en le tirant par force après elle, il arriverait de nécessité que, ne pouvant avoir en même temps une forte attention à diverses choses, elle laisserait répandre ce lait, et se trouverait ainsi privée de cette divine nourriture. DIFFÉRENCE DE L'ORAISON DE QUIÉTUDE ET DE CELLE D’UNION. Or il y a cette différence entre l'oraison de quiétude et celle où l'âme est entièrement unie à Dieu, qu'en cette dernière l'âme ne reçoit pas cette divine, nourriture comme une viande qui entre dans la bouche avant qu'elle passe dans l'estomac, mais elle la trouve tout d'un coup dans elle-même sans savoir de quelle sorte Nôtre-Seigneur l'y a mise ; au lieu que dans la première il semble que Dieu veut que l'âme travaille un peu, quoiqu'elle le fasse avec tant de douceur qu'elle s'aperçoit à peine de son travail. Le trouble qu'elle peut avoir alors vient de son entendement ou de son imagination ; ce qui n'arrive pas dans cette autre oraison plus parfaite où toutes les trois puissances se trouvent unies, parce que celui qui les a créées les suspend alors, et le plaisir dont il les fait jouir est si grand, qu'elles en sont tout occupées, sans pouvoir comprendre comment cela se fait. Quand l'âme se trouve dans cette oraison d'union, elle sent bien que la volonté jouit d'un contentement également grand et tranquille ; mais elle ne saurait dire promptement en quoi il consiste : ce qu'elle sait de certitude, c'est qu'il est différent de tous ceux qui se rencontrent ici-bas, et que la joie de dominer tout le monde, jointe à tous les plaisirs de la terre, n'en saurait produire un semblable. La raison, selon ce que j'en puis juger, est que tous ces autres plaisirs ne sont que dans l'extérieur et comme dans l'écorce de la volonté, au lieu que celui-ci est dans l'intérieur et dans le centre même de la volonté. DE L'ORAISON DE QUIÉTUDE. Lors donc qu'une âme est dans un état si sublime d'oraison, ce qui est, comme je l'ai dit, entièrement surnaturel, s'il arrive que son entendement s'emporte à des pensées extravagantes, sa volonté ne doit point s'en mettre en peine, mais le traiter comme un insensé en se moquant de ses folies, et demeurer dans son repos, puisqu'après qu'il aura couru de tous côtés, elle le fera revenir à elle, comme en étant la maîtresse et l'ayant sous sa puissance, sans que pour cela elle perde son recueillement. Au lieu que, si elle voulait l'arrêter par force, elle-même se priverait de la force que lui donne cette divine nourriture, et ainsi tous deux y perdraient au lieu d'y gagner. Comme l'on dit d'ordinaire que pour vouloir trop embrasser on n'embrasse rien, il me semble que la même chose arrive ici ; et ceux qui l'auront éprouvé n'auront pas peine à le comprendre. Quant aux autres, je ne m'étonne pas que ceci leur paraisse obscur, et qu'ils tiennent cet avis inutile. Mais pour peu qu'ils en aient l'expérience, je suis assurée qu'ils le comprendront, qu'ils en tireront de l'utilité, et qu'ils rendront grâces à Notre-Seigneur de la lumière qu'il lui a plu de me donner pour le leur faire connaître. Pour conclusion, j'estime que lorsque l'âme est arrivée à cette sorte d'oraison si élevée et si parfaite, elle a sujet de croire que le Père éternel lui a accordé sa demande en lui donnant ici-bas son royaume. O heureuse demande qui nous fait demander un si grand bien sans comprendre ce que c'est que.nous demandons ! ô heureuse manière de demander ! Cela me fait désirer, mes sœurs, que nous prenions bien garde de quelle sorte nous disons ces paroles toutes célestes du Pater noster, et les autres oraisons vocales : car, après que Dieu nous aura fait cette faveur, nous oublierons tout ce qui est sur la terre, parce que lorsque le créateur de toutes choses entre dans une âme, il en bannit l'amour de toutes les créatures. Je ne prétends pas toutefois dire que tous ceux qui prieront ainsi se trouveront entièrement dégagés de tout ce qu'il y a dans le monde ; mais je souhaite qu'ils reconnaissent au moins ce qui leur manque pour l'être, qu'ils s'humilient et qu'ils s'efforcent d'en venir là, puisque autrement ils ne s'avanceront jamais. Lorsque Dieu donne à une âme ces gages si précieux de son amour, c'est une marque qu'il la veut employer à de grandes choses, et qu'il ne tiendra qu'à elle qu'elle ne s'avance beaucoup dans son service. Que s'il voit qu'après l'avoir mise en possession de son royaume, elle tourne encore ses pensées et ses affections vers la terre, non seulement il ne lui déclarera point les secrets et ne lui montrera point les merveilles de ce royaume, mais il ne la gratifiera pas souvent de cette faveur, et quand il la lui accordera, ce ne sera que pour peu de temps. Il se peut faire que je me trompe : je crois voir toutefois, et pense savoir que cela se passe de la sorte, et c'est, à mon avis, pour cette raison qu'il se trouve si peu de gens qui soient fort spirituels, parce que les services qu'ils rendent à Dieu ne répondent pas à une si grande faveur, et qu'au lieu de se préparer à la recevoir encore, ils retirent leur volonté d'entre les mains de Dieu, qui la considérait déjà comme étant à lui, pour l'attacher à des choses basses. Ainsi il se trouve obligé à chercher d'autres personnes qui l'aiment véritablement, afin de leur faire de plus grandes grâces qu'il n'en avait accordées à celles-ci, quoiqu'il ne retire pas entièrement tout ce qu'il leur avait donné, pourvu qu'elles vivent toujours avec pureté de conscience. Mais il y a des personnes, du nombre desquelles j'ai été, dont Notre-Seigneur attendrit le cœur, leur inspire de saintes résolutions, leur fait connaître la vanité de toutes les choses du monde, et enfin leur donne son royaume, en les mettant dans cette oraison de quiétude, lorsqu'elles se rendent sourdes à sa voix, parce qu'elles aiment tant à dire fort à la hâte, comme pour achever leur tâche, quantité d'oraisons vocales qu'elles ont résolu de réciter chaque jour, qu'encore que Notre-Seigneur, comme je viens de le dire, mette son royaume entre leurs mains, elles ne veulent pas le recevoir, mais. s'imaginant de mieux faire en priant de cette autre manière, elles perdent l'attention qu'elles devraient avoir à une si grande faveur. Au nom de Dieu, mes filles, ne vous conduisez pas de la sorte, mais veillez sur vous lorsqu'il lui plaira de vous accorder une telle grâce. Considérez que ce serait perdre par votre faute un très-grand trésor, et que c'est beaucoup plus faire de dire de temps en temps quelque parole du Pater, que de le dire plusieurs fois, et comme en courant, sans entendre ce que vous dites. Celui à qui vous adressez vos demandes est proche de vous, il ne manquera pas de vous écouter, et vous devez croire que c'est par cette oraison de recueillement que vous louerez et que vous sanctifierez véritablement son nom, parce qu'étant alors dans sa familiarité, et comme l'un de ses domestiques, vous le louerez et vous le glorifierez avec plus d'affection et d'ardeur ; et, ayant une fois éprouvé combien le Seigneur est doux, vous vous efforcerez de le connaître toujours de plus en plus. Cet avis est si important, que je ne puis trop vous exhorter de le beaucoup considérer.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/carmel/theresedavila/Oeuvres%20par%20titre/Fran%E7ais/7%20Le%20Chemin%20de%20la%20perfection.pdf